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L'Estuaire de la Gironde, entre la Garonne & la Dordogne


Vacances en Gironde : la noblesse des terroirs, la diversité des paysages




Au sud-ouest de la France, l’estuaire de la Gironde, né de la rencontre de la Garonne et de la Dordogne, est une porte ouverte sur la ville de Bordeaux dont le nom évoque dans le monde entier le vin dans toute sa noblesse : Blaye, Pauillac, Saint-Estèphe, Médoc… représentent quelques fleurons du vignoble bordelais.

Sur 75 kilomètres de long, il baigne une quarantaine de ports, situés dans les anciens marais de la Gironde, dédiés essentiellement à la plaisance et à la pêche. Des îles le peuplent, du Bec d’Ambès à l’embouchure. L’une des plus grandes, couverte de 14 hectares de vignes, s’appelle Margaux !

On y croise la « gabare », bateau traditionnel qui permet le transport de marchandises et la « filadière », bateau de pêche à voile qui doit son nom à sa forme de navette. Mais on peut également apercevoir des paquebots de 280 mètres de long dans le « port de la Lune », le plus grand port de Bordeaux.

La navigation de la Gironde a commencé à l’âge du bronze avec le commerce de l’étain en provenance de Cornouailles et le commerce du cuivre acheminé d’Espagne. Ce trafic va permettre l’émergence et la fondation de Burdigala, la future ville de Bordeaux, actuel chef-lieu de la Région Aquitaine.

Au IXe siècle, les Vikings sillonnent les eaux convoitées de l’estuaire et pillent les bateaux de commerce. Mais le trafic maritime s’amplifie avec l’arrivée au trône, au XIIe siècle, des rois d’Angleterre. En 1152, Henri II Plantagenêt épouse Aliénor d’Aquitaine et perçoit en dot les terres bordelaises. L’estuaire devient la voie d’accès du roi d’Angleterre et le commerce du vin explose.

MS Cyrano de Bergerac en navigation


La découverte des vins de Bordeaux




Grâce aux croisières œnologiques CroisiEurope, les amateurs de vin et de gastronomie s’intéresseront de très près aux

méandres de la Dordogne et de la Garonne qui délimitent naturellement les grands terroirs bordelais. L’influence des fleuves, l’amplitude des marées et le climat océanique dominant, ont créé un environnement favorable au développement du raisin et ont déterminé les différentes zones viticoles du bordelais. La grande variété de terroirs explique la différence de style des appellations des vins de Bordeaux : Médoc, Entre-deux-Mers, Premières Côtes, Côtes de Bourg et Sauternes. Nombre d’entre eux sont élevés dans des châteaux édifiés au Moyen-Age à la frontière des territoires anglais et français.

Rouge ou blanc, blanc sec ou liquoreux, le vin fait la richesse de cette région depuis les Romains. Le vin n’est-il pas « l’or » de la Garonne depuis l’Antiquité ?

Le château du Cos d'Estournel et la route du Médoc


Patrimoine Mondial de l’UNESCO



A partir du XIVe siècle, Bordeaux devient un centre de traitement et d’expédition de la morue pour le reste de l’Europe. Les Hollandais succèdent aux Anglais. Ils s’installent à Bordeaux, marquant le début de la fabrication des navires.

Au XVIIIe siècle, le phare de Cordouan est construit pour aider les bateaux à passer les passes de la Gironde réputée dangereuse. Mais un autre danger guette cette région : le commerce du vin attire les pillards. Louis XIV autorise alors l’armement des bateaux. Les corsaires viennent à la rescousse. Ils envahissent l’estuaire pour assurer et protéger le commerce maritime. Bordeaux était devenu le premier port français.

Vauban, commissaire général des fortifications du roi Louis XIV, construira une citadelle à Blaye dans la deuxième moitié du XVIIe siècle pour protéger l’estuaire de la menace des flottes anglaises et hollandaises. Ce fort ne permettant pas de contrôler l’autre rive de la Gironde, il fait construire Fort Médoc sur la rive gauche et Fort Paté sur un îlot au milieu de la Gironde.

Ce « verrou Vauban » a été classé en 2008 au patrimoine mondial de l’Unesco.


Vue du ciel de Bordeaux


Bordeaux, qui a été le deuxième port négrier de France, s’est enrichi par les activités commerciales qui submergeaient ses quais d’innombrables entrepôts. La fortune des marchands bordelais est restée gravée dans les ornements des bâtiments anciens qui suscitent aujourd’hui l’admiration sur le plan architectural. La Place de la Bourse et le Grand-Théâtre méritent que l’on s’y attarde.

Cela fait dix ans que les immenses hangars du Port Autonome ont fait place à des aménagements remarquables le long des quais qui longent la Garonne sur près de quatre kilomètres. Le front de fleuve ainsi que les monuments édifiés au fil de l’histoire, ont valu à la ville de Bordeaux d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2007.



La pêche dans l’Estuaire de la Gironde




Les eaux de l’estuaire de la Gironde cultivent une autre richesse qui fait écho au trésor viticole : la pêche.

Il abrite entre autres, des crevettes blanches et des esturgeons : la seule espèce naturelle que l’on trouve en Europe de l’Ouest. Aujourd’hui protégée car elle est en voie d’extinction, elle produisait jusqu’à 5 tonnes de caviar par an dans les années 1950.

La pêche de la pibale ou civelle constitue aujourd’hui son activité la plus lucrative. Ces alevins d’anguille sont prisés sur les marchés asiatiques depuis les années 1980.

L’estuaire jalonné sur les deux rives des petites maisons sur pilotis pour la pêche au carrelet est également le havre des oiseaux migrateurs, hérons cendrés, cormorans, mouettes rieuses…

La promenade touristique au fil de l’estuaire est une promesse de dépaysement à multiples facettes.

Le tourisme en Gironde offre une grande diversité de paysages, entre rive droite et rive gauche du fleuve. Sur la rive gauche domine un paysage viticole dans une plaine alluviale. Près de la mer, les vignes cèdent leur place aux dunes et marais. Sur la rive droite, grandes falaises et collines créent le contraste par rapport aux vignes de l’autre rive. Plus au nord, se situent les grands marais. Enfin, pour une découverte insolite, des falaises mortes abritent du nord au sud des habitations troglodytes.

Vivant au rythme des marées qui remontent jusqu’à 150 kilomètres de l’embouchure, l’estuaire de la Gironde cultive sa richesse naturelle avec sérénité et dynamisme.

Estuaire de la Gironde


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